amaxophobie

L’amaxophobie ou la peur de conduire

Hello la compagnie, 

J’espère que vous allez bien aujourd’hui. Je vais vous parler d’un sujet qui me touche particulièrement, l’amaxophobie. Qui me handicape surtout, pas tant physiquement, mais plutôt moralement.

amaxophobieOu encore la peur de conduire. Cela fait désormais 7 ans que je traîne ce boulet. Je me souviens de ma première crise d’angoisse en voiture. Ma Grande, qui n’avait que 3 ans à ce moment là, était dans sa fameuse période du terrible Two. 

Durant cette période, les trajets en voiture étaient toujours compliqués. Elle pleurait énormément, était vite agacée, voulait bouger dans tous les sens, mais ne voulait surtout pas rester à sa place, dans son siège auto. Je vous rassure, elle était installée confortablement, mais avait décrété que la voiture, ce n’était fait pas pour elle.

Cette période là était pour moi compliquée à gérer. J’étais en arrêt pour mon problème de santé, je perdais mon emploi (rupture conventionnelle proposée par l’employeur), à la maison, ça n’allait pas, j’étais en surpoids, les douleurs étaient insupportables.. Bref, ça + ça + … à fait que ce trop plein d’émotions m’a explosé en pleine face, en voiture…

point d'encrageAujourd’hui, je n’éprouve ni honte ni gêne à exprimer ce que je ressens à ce sujet. Car oui, beaucoup juge sans savoir… « C’est facile de conduire pourtant »!! « ce n’est pas loin »! « tu as ton permis? alors tu sais conduire »….. Ceci n’est qu’un petit condensé des nombreux jugements apportés par bien d’autres.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Comme le vélo, il faut remonter en scelles et essayer de nouveau. Mais pour ma part, sans succès. Enfin si, petit succès, j’arrive à tenir 15 min sur une route simple, principalement de campagne (oui, c’est le bordel, mais en faisant cela, j’arrive à me déplacer. Sauf que ce sont la plupart du temps des routes à lapins, donc assez dangereuses.. Total paradoxe quant on sait que nous avons peur de l’insécurité en voiture. Je le vois plutôt comme un trop plein de liberté, c’est bizarre)…

J’ai donc essayé plusieurs choses:

  • la PSY pour commencer, la base pour comprendre d’où vient cette peur
  • l’autohypnose, appris durant ma rééducation
  • la cohérence cardiaque (on respire sur 5 temps, on expire sur 5 temps)

Mais rien. Je me suis donc enfermée dans cette prison, avec mes envies de sorties sans pouvoir en profiter avec mes enfants. Aujourd’hui encore je suis pénalisée, car j’ai laissé passer un super poste… Non, pas de jugements, mais surtout, arrêtons la pression des autres mais aussi la nôtre !

Le point d’encrage que j’ai créé et que beaucoup font, est caractérisé par la route, la voiture, ce qui se passe autour de nous.. On ne sent plus en sécurité, ni maitre de la situation, comme si cette sensation de liberté, de lâcher-prise devenait vraiment flippante. Des interrogations, pensées négatives nous envahissent, la trouille au ventre est plus que présente, jusqu’à ressentir ses jambes frémir, puis tout son corps, et faire une crise d’angoisse…

Ma psy (oui, je me fais sssuivre) a été claire là-dessus, il faut leurrer son cerveau et transformer cette épreuve en aventure positive et bénéfique. Tu veux aller faire du shopping, tu prends ta voiture et tu vas faire du shopping. Tu analyses ton trajet, en rajoutant des points d’arrêts (points d’étapes), pour te permettre de faire une pause en cas de besoin. Et tu continues jusqu’à arriver à destination.

Facile non??? c’est ce que j’ai fait… Tout était prêt, réfléchit, le parcours mémorisé et tout le blabla, et tout cela pour que j’aille à mon entretien dans une agence d’intérim ! Tout ça, pour finalement faire demi tour 15 min plus tard, en prévenant l’agence qu’elle ne m’attende pas (qui d’ailleurs vient de me poser un lapin pour un visio programmé en urgence pour ce dit rendez-vous).

Leurrer son cerveau, comment fait-on? La psy m’a également expliqué qu’il fallait de petites victoires et conforter ses petites réussites afin que l’on puisse rallonger petit à petit les trajets qui ne paraissent pourtant pas compliqués. Step by step !! C’est fou non ?! En d’autres termes, ces petites victoires prendront la place petit à petit. Un trajet (peu importe la distance) effectué plusieurs fois sera acquis lorsqu’il sera fait sans craintes. Bon, y’a-qu’à-faut-qu’on j’ai envie de vous dire…

Existe-t-il d’autres techniques ?

Encore une fois, tout ceci est propre à chacun. La technique de machin ne marchera pas forcément sur truc. Pourtant, il en existe, jusqu’à ce que vous réussissiez à retrouver ce déclic, et donc cette liberté.

Voici ce que j’ai noté :

  • La technique de l’EMDR
  • Regarder des vidéos de conduite et se mettre dans la peau du conducteur et non du passager ;
  • Conduire avec son conjoint pour s’entrainer petit à petit, mais le faire souvent, voir tous les jours. 
  • L’hypnose (avec un praticien cette fois, en solo c’est compliqué)
  • Se réinscrire quelques heures à l’auto-école (je sais, ça c’est vraiment pas cool mais visiblement, cela a aidé beaucoup de personnes)
  • Mais surtout reprendre confiance en soi. Nous avons notre permis, nous savons conduire, c’est juste une mauvaise passe qui va passer parce qu’on y arrivera, avec de la volonté, mais surtout sans pression.

Pour ne pas rester sur ma frustration du jour, j’ai décidé de rentrer, de mettre mes baskets, de prendre le chien, et d’aller marcher à vive allure au Lac de Tuffé Val de la Chéronne. Il a fait froid, surtout en collant, mais sincèrement, j’ai voulu dédramatiser la situation, en profitant du grand air. Cela m’a fait du bien, même si je n’ai pas encore trouvé la solution miracle à mon problème.  

Pour ma part, j’en ai marre de passer à côté de tout ça. La vie est dehors et sans cette liberté, impossible d’en profiter. Après tout ça, j’ai décidé de reprendre des cours de conduite. Pas parce que je ne sais pas conduire, mais pour avoir les bonnes techniques sans appréhension face à la voie rapide qui me fait tant peur. Y a du boulot !!! … Et vous ?

Je suis curieuse de savoir si vous aussi, vous avez rencontré ce genre de phobie, ou quelqu’un de votre entourage et comment il s’en est sorti. Témoigner et partager votre expérience nous permettra de mieux comprendre et pourquoi pas découvrir d’autres techniques auxquelles nous n’aurons pas pensé.

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